La Souffrance du taureau pendant la lidia

ANATOMIE  DE LA SOUFFRANCE DU TAUREAU PENDANT LA LIDIA.

La peur est, chez les animaux non prédateurs, comme les taureaux de lidia, une émotion très importante.
Un animal aussi impétueux et nerveux que le taureau, peut se montrer craintif, lorsqu’il est confronté à l’apparition soudaine de stimuli inconnus pouvant apparaître comme une menace, menace d’autant plus grande s’il est éloigné du groupe. Pour résoudre cette situation, il arrive que le taureau développe une réponse fondée sur une peur intense.
Le toréro et sa cuadrilla peuvent lui apparaître comme de véritables prédateurs. Et le public des ferias taurines également.
Le comportement d’un taureau au cours d’une lidia ou d’une feria taurine populaire est celui d’une conduite agressive/défensive motivée par la peur, et non par un comportement de dominance. La combativité du taureau est le fruit de la réaction face à des stimulus émotionnels, d’aversion ou négatifs, qui menacent sa vie.

PENDANT LA LIDIA, QU’EST-CE QUI PROVOQUE, CHEZ LE TAUREAU, LA DOULEUR ET LA SOUFFRANCE PHYSIQUE ET ÉMOTIONNELLE ?

-Devise
-Puyas
-Banderilles
-Farpas et rejones
-Exercice physique exténuant
-Estocade
-Descabello
-Puntilla

Le tout provoquant des lésions dans les tissus et les organes ainsi que des perturbations neuroendocriniennes.

LÉSIONS PROVOQUÉES LORS DES DIFFÉRENTS MOMENTS ÉNONCÉS CI-DESSUS :

 

TERCIO DE PIQUE

-Vertèbres du taureau : 7 Cervicales ; 13 Thoraciques ; 6 Lombaires
-Selon l’emplacement des puyas et le nombre de fois que le taureau fond sur le cheval. (1, 2, ou plus)
– 70 % des puyas sont placées DERRIÈRE le morrillo (partie très charnue située entre le cou et le haut du garrot) ce qui provoque des lésions anatomiques majeures.

QUELLES-SONT LES LÉSIONS PROVOQUÉES PAR LES PUYAS ?

FRACTURE ET LÉSION DE :

-Plus de 20 muscles, sans compter les intercostaux internes et externes.
-Ligaments et tendons, en particulier ceux de la zone thoracique ou dorsale et/ou cervicale. Dans la tauromachie, le tercio de pique est considéré comme indispensable pour brider la tête, ce qui facilite la charge de l’animal et rend la lidia plus esthétique. Ainsi bridé, on empêche au maximum le taureau d’utiliser les muscles du cou pour élever ou tourner sa tête.
-Veines et artères : vertébrale, cervicale profonde, scapulaire dorsale, intercostale dorsale, scapulaire dorsale, tronc thyro-cervical, etc.
-Côtes et leurs cartilages de prolongation, si les puyas sont placées sur les flancs de l’animal.
-Apophyses épineuses et transverses de vertèbres thoraciques.
-Scapulaires et leurs cartilages de prolongation si les puyas sont placées sur les côtés et qu’elles retombent.

-Plèvre : Pneumothorax si la puya est placée dans la zone thoracique.

QUELLE QUANTITÉ DE SANG UN TAUREAU PERD-IL PENDANT LA SUERTE DE PIQUE ET DE BANDERILLES ?

Entre 8 et 18 % du volume sanguin.

Le volume sanguin d’un taureau de 500 kilos = 37,5 litres ; en calculant 75 ml par kilo de poids = perte de sang = 3 à 6,75 litres.

QUE FAIT RÉELLEMENT LA PUYA ?

-Affaiblir l’animal :
-Perdre du sang
-Toucher ses structures nerveuses :
-Plexus brachial : fondamental dans l’innervation des extrémités antérieures, ce qui provoque des chutes, des boitements et un affaiblissement lors de la sortie du cheval puis, au cours de la lidia.
-Lésion du nerf accessoire, des nerfs cervicaux, des nerfs thoraciques et dorsaux qui traversent les flancs jusqu’à la moelle épinière.
-À certaines occasions, le canal médullaire s’obstrue à cause du sang qui envahit les tissus.

-Profondeur moyenne des trajectoires ouvertes par les puyas : 17-20 cm. On en a relevé allant jusqu’à 30 cm.
-Chaque coup de pic, ou puyaso, ouvre 7,2 trajectoires différentes. On a calculé que la somme des trajectoires ouvertes par les puyas fait en moyenne de 62 cm.
-On sait que la puya est munie d’un butoir situé, selon les règlements, à 7,6-8,7-8,9 cm de la pointe, mais aussi qu’il n’est pas suffisant pour freiner sa pénétration dans les muscles du taureau, à cause de :

– Manœuvres interdites du picador : la Carioca (28,93 %) (76 %), la technique du « marteau-piqueur » ou « pompage » (63 %) (84 %) et du tire-bouchon ou vrille (8,12 %) (84 %).
-Élasticité des tissus du taureau. La carioca consiste à empêcher la sortie de l’animal lorsqu’il est blessé à cause des puyas ; le « marteau-piqueur » signifie introduire et faire ressortir plusieurs fois la puya et la vrille revient à utiliser la puya comme s’il s’agissait d’un tire-bouchon. Les premiers pourcentages proviennent de notes internes au monde taurin et les seconds d’études réalisées par les vétérinaires de l’AVATMA en Espagne.
-Un animal de 500 kg (460 kg minimum, dans les grandes arènes) qui se projette à une vitesse de 20-30 km/h, depuis une distance comprise entre 7 et 9 mètres, contre le cheval (500-650 kg), plus les protections (caparaçon 30 kg + étriers), plus le poids du picador (+/- 100 kilos), équivaut, dit-on, à laisser tomber sur le cou du taureau deux sacs de farine de 44 kg à deux mètres de haut.

BANDERILLES

Elles mesurent 6 cm avec un harpon de 4 cm et une largeur de 1,6 cm. Elles blessent aux mêmes endroits que les puyas. Fonction : provoquer la douleur et exciter le taureau, en augmentant la perte de sang. Répétition des stimuli douloureux sur des zones déjà blessées : plus de douleur.

-Si l’on n’obtient pas la réponse désirée : banderilles noires : 8 cm (6 cm de harpon). Depuis 1950 (1948), elles remplacent les banderilles de feu, munies de pétards et de détonateurs. En 1978, on tenta de les réintroduire, sans succès. Ainsi étaient les corridas, il y a plus de 60 ans.

ESTOCADE

-Épée de 80-88 cm, avec une lame triangulaire et incurvée qui sectionne toutes les structures anatomiques sur son passage.

L’estocade idéale, qui se produit, d’après nos statistiques, uniquement dans 14 % des occasions, consiste à pénétrer entre le 4e, 5e, 6e espace intercostal, par le haut. Elle sectionne la veine cave caudale et provoque une grande hémorragie. La plupart du temps, les estocades ne produisent pas cet effet, et se limite à sectionner, dans une plus ou moins grande mesure, le lobe pulmonaire droit ou, si elles sont portées très à l’arrière, à transpercer le diaphragme en se plantant dans le foie et la panse, provocant des lésions sur le nerf phrénique.
La présence d’emboles, principalement formés de restes de végétaux, dans les vaisseaux sanguins des poumons et du foie, est la preuve que l’estocade peut transpercer le diaphragme et que l’on a retiré l’épée avant le descabello (coup de grâce) ou/et la puntilla (le poignard). D’après une étude réalisée par le professeur Badiola sur 434 taureaux : 9,5 % présentaient ces emboles. Les estocades vont provoquer une asphyxie plus ou moins rapide de l’animal par hémorragie dans la cavité thoracique. Elle n’atteindra « jamais » le cœur.

DESCABELLO ET PUNTILLA

Après l’estocade, le novillero, le toréro ou le rejonador pourront porter, ou non, le coup de grâce au taureau.

DESCABELLO :

Pratiqué avec une épée munie d’un butoir situé à 10 cm de la pointe.
On l’introduit entre la 1re et la 2e vertèbre cervicale et elle va sectionner la moelle épinière et parfois, une partie du bulbe rachidien. Le coup porté va rendre le taureau tétraplégique : debout, il s’effondrera, et s’il avait déjà fléchi les pattes, mais était encore trop conscient, cela va faciliter l’usage de la puntilla de la part du subalterne.

PUNTILLA

C’est un poignard dont la lame mesure 10 cm, et qui lui va bel et bien s’introduire dans l’articulation occipitio-altoïdienne. Il va détruire le tronc encéphalique ou le bulbe rachidien, qui sert notamment à réguler les rythmes respiratoire et cardiaque de manière involontaire, et qui unit la moelle épinière avec l’encéphale. Le sang chargé en CO2 arrive jusqu’à l’encéphale. La conséquence sera un arrêt respiratoire plus ou moins lent ou plus ou moins rapide. Le SNC est déconnecté.

Quatre-vingt-dix pour cent des bovins sacrifiés par la puntilla dans les abattoirs d’Amérique Latine ont manifesté des réflexes compatibles avec la vie, au cours du saignement postérieur. Seuls 8 % des animaux étourdis à l’aide d’un pistolet à percussion avant la puntilla ont montré ces réflexes durant la saignée. La puntilla a été interdite dans les abattoirs de l’UE, considérée comme une méthode cruelle de mise à mort d’un animal.
Plusieurs minutes passent avant qu’un taureau poignardé ne meure.
Quatre-vingt-cinq pour cent d’entre eux montrent des réflexes vitaux après ce coup de grâce, d’après l’étude mentionnée auparavant.

LA LIDIA ET SES DOMMAGES COLLATÉRAUX

Le crime de l’étrier du picador.

Il s’agit d’une manœuvre intentionnée du picador (ordonnée par le toréro), qui consiste à lâcher l’étrier pour qu’il entre en collision avec le taureau et lui provoque divers traumatismes. Elle est relativement fréquente.

Une étude d’AVATMA, basée sur l’analyse de 28 vidéos de corridas et novilladas, cédés par la HSI (Human Society International, NDT), a pu le constater dans 92 % des cas. Les picadors peuvent lâcher l’étrier avant que le taureau n’entre en contact avec le cheval, ou pendant la lutte.

Fractures et fissures crâniennes.

Déclarations du taxidermiste de Las Ventas : « 60 % des têtes de taureaux avec lesquelles j’ai travaillé présentent ces lésions ».

Perte de vision.
Le taureau voit assez mal sur des petites distances et son champ binoculaire est petit : il est hypermétrope et astigmate, et son angle visuel est environ de 115 degrés avec une zone de cécité postérieure de 110 degrés. Juste en face de lui, l’animal a une zone de cécité totale de forme conique et à la base frontale 125 cm environ et 50 cm en vertical.
En plus, lorsqu’il est semi-inconscient, dans la dernière partie de la lidia, sa vision normale est entravée à cause de :

-Un regard constamment fixé.
-Des passes rapides devant ses yeux.
-La fatigue musculaire.
-Une douleur intense, provoquée par les puyas et les banderilles.
-Des excitants chromatiques qui incitent à l’action : rouge, jaune, orange (cape et muleta). Ses muscles sont constamment maintenus en mouvement et sont au bord de l’épuisement nerveux. La vasoconstriction au niveau de l’encéphale et des centres nerveux responsables de la vision, rend l’animal incapable d’apprécier la morphologie des objets et leur localisation, à mesure de la progression de la lidia.

Lésions oculaires.
Étude réalisée par des vétérinaires du Mexique sur des milliers d’yeux de taureaux de combat. Parmi eux, 23 % présentaient :
Fractures du bord supra-orbitaire de l’arcade sourcilière.
Ulcère cornéen.
Protrusion de la membrane nictitante.
Décollement de rétine.
Luxations et subluxations du cristallin.
Hémorragies intraoculaires.

Rupture de cornes et boitements à cause de lésions du plexus brachial, ainsi que des fractures aux extrémités, occasionnellement produites par des coups de pieds ou piétinements des chevaux des picadors.

Dommages organiques.
Les analyses de sang réalisées chez les taureaux de combat, indiquent que tous les paramètres biochimiques et hormonaux mesurés sont soit supérieurs, soit inférieurs à leurs valeurs physiologiques, c’est-à-dire, électrolytes, marqueurs de la fonction hépatique, rénale et musculaire.

NOUS CONTESTONS L’HYPOTHÈSE DE LA RÉPONSE SPÉCIALE NEUROENDOCRINIENNE DU TAUREAU PENDANT LA LIDIA.

En 2007, certains médecins de la presse taurine espagnole faisaient écho des déclarations du directeur de la chaire de physiologie animale de la faculté vétérinaire de l’Université Complutense de Madrid. En introduction, nous pouvons résumer l’hypothèse défendue de la manière suivante :

L’objectif était de comparer si la glande surrénale du taureau de combat était similaire à celle d’autres espèces de bétail bovin, et la conclusion fut que le taureau présentait une réponse hormonale différente de celle de n’importe quel autre animal. Les médecins affirmaient que les niveaux de stress sont trois fois supérieurs au cours du transport que dans l’arène, et que par conséquent, la souffrance du taureau serait plus grande dans le camion que face au toréro lui-même. Mais en plus, ils pensaient que si les taureaux avaient un mécanisme hormonal spécial pour contrôler le stress, ils pouvaient aussi s’en servir pour soulager la douleur. Ils avaient découvert qu’au cours de la lidia, le taureau libère dix fois plus de bêta-endorphines, (connues comme l’hormone du plaisir) qu’un être humain, et sept fois plus que pendant le transport. Les bêta-endorphines, expliquait le professeur Illera, bloquent les récepteurs de la douleur jusqu’au point où la douleur et le plaisir s’équilibrent et que la souffrance peut devenir quasi nulle.

En plus, on signalait qu’à son entrée dans l’arène, le taureau présenterait des niveaux élevés d’ACTH et de cortisol, niveaux qui diminueraient à mesure de la progression de la lidia, et finalement, une fois mort, les niveaux de ces hormones seraient plus bas que ceux escomptés pour une situation si stressante à affronter.

Inversement, et d’après cette hypothèse, le taureau, en entrant dans l’arène, présenterait des niveaux faibles de bêta-endorphines, niveaux qui augmenteraient à mesure de la progression de la lidia, et des différentes situations de stress et de douleur subies par l’animal. Une fois mort, les niveaux de ces hormones seraient bien plus élevés que lorsqu’il foula pour la première fois le sable de l’arène.

Concernant les bêta-endorphines, en guise d’introduction, nous pouvons affirmer les éléments suivants :

Aucune preuve scientifique ne les associe au plaisir.
Elles ne surviennent pas pendant l’orgasme.
Psychosomom Med 1999 May-Jun;61(3):280-9. Cardiovascular and endocrine alterations after masturbation-induced orgasm in women. Exton MS, Bindert A, Krüger T, Scheller F, Hartmann U, Schedlowski M.
Department of Medical Psychology, University Clinic Essen, Germany.
Psychoneuroendocrinology. 1998 May;23(4):401-11. Neuroendocrine and cardiovascular response to sexual arousal and orgasm in men.
Krüger T, Exton MS, Pawlak C, von zur Mühlen A, Hartmann U, Schedlowski M.
L’abus d’opiacés provoque la décadence dans le comportement sexuel.
Cette hypothèse, peu relayée par la communauté vétérinaire espagnole et un peu plus en Amérique Latine, a été interprétée par le monde taurin de la manière suivante :
Le taureau ne souffre pas grâce à l’anesthésie générale produite par ces hormones.
REGULACIÓN NEUROENDOCRINA DEL ESTRÉS Y DOLOR EN EL TORO DE LIDIA (BOS TAURUS L.): ESTUDIO PRELIMINAR. Revista Complutense de Ciencias Veterinarias. Vol 2, 2007: 1-6 Illera y col
THÈSE DOCTORALE : VARIABLES NEUROENDOCRINAS Y SU RELACIÓN CON EL COMPORTAMIENTO DURANTE LA LIDIA DEL TORO BRAVO. Gil Cabrera. 2013. Sous la direction de Juan Carlos Illera.
THÈSE DOCTORALE : CONCENTRACIÓN DE HORMONAS OPIÁCEAS Y SU RELACIÓN CON LA RESPUESTA AL DOLOR EN EL TORO DE LIDIA. Luis Alberto Centenera. 2014. Sous la direction de Juan Carlos Illera.
Concernant l’hypothèse mentionnée et les deux thèses dans laquelle elle a été reproduite, depuis des années nous, les vétérinaires d’AVATMA, posons une question technique pour ce type d’études. Comment les hormones ont-elles pu être mesurées de manière séquentielle pendant la lidia chez les taureaux analysés ? Nous concevons qu’on ait pu prélever des échantillons de sang analysables avant l’entrée dans l’arène ou à leur arrivée, avant ou après leur débarquement du camion, et enfin, lorsqu’on les a conduit, une fois morts, à l’abattoir, mais non pas au cours du déroulement du spectacle taurin. On nous a répondu qu’on avait équipé les taureaux d’une micropuce dans les élevages, laquelle pouvait prélever des échantillons de sang pendant la lidia grâce à des ordres reçus par télécommande. Extrêmement surpris par cette déclaration, nous avons demandé à voir les dispositifs de prélèvement sanguin en question, mais n’avons toujours pas reçu de réponse jusqu’à présent. De fait, et nous pensons le dénoncer prochainement, aucune des deux thèses mentionnées ne s’y réfère, même si la seconde parle d’une étude séquentielle de déterminations hormonales au cours des différents tercios de la lidia.

Nous pouvons résumer ainsi ce que dit l’étude :
-PEU DE STRESS CHEZ LES TAUREAUX MORTS SUR LE RUEDO : Niveaux de cortisol pas excessivement haut. Trois fois moins qu’au cours du transport.
-FAIBLE DOULEUR CHEZ LES TAUREAUX MORTS SUR LE RUEDO : Hauts niveaux d’opiacés endogènes. Sept fois plus qu’au cours du transport.
DONNÉES À PRENDRE EN COMPTE
-‘La douleur est un générateur de stress’.
-‘Le stress peut surgir en l’absence de douleur.
-‘Il existe une analgésie induite par le stress’.
QU’EST-CE QUE LA DOULEUR ?
-‘Fonction physiologique COMPLEXE, non seulement associée avec les mécanismes de transduction sensorielle, englobés derrière le terme de NOCICEPTION, mais aussi avec un processus cognitif et émotionnel dans le cerveau, capable de provoquer des modifications du comportement : LUTTE OU FUITE’.
-‘C’est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle’.
QU’EST-CE QUE LA PEUR ?
C’est une émotion désagréable dérivée de la perception d’un danger qui suppose une menace.

-Point de vue biologique : c’est un mécanisme de défense qui provient de l’instinct et de l’apprentissage. Il est bénéfique à la survie de l’individu et de l’espèce. La réponse à la peur peut immobiliser, faire fuir ou faire affronter le danger.
-Point de vue neurologique : c’est une forme commune de l’organisation du cerveau primaire des êtres vivants, qui consiste essentiellement en l’activation de l’amygdale, située dans le lobe temporel. L’extirpation de l’amygdale fait disparaître la peur.
-Point de vue évolutif : c’est un complément et une extension de la fonction de douleur. De la même façon que la douleur apparaît quand notre corps est attaqué par un agent nocif, la peur survient au milieu d’une situation dangereuse.
QU’EST-CE QUE LES BÊTA-ENDORPHINES ?
-Ce sont des hormones qui se synthétisent principalement dans l’hypophyse et dans l’hypothalamus, bien qu’il semble qu’elles puissent aussi se produire dans des cellules du système immunitaire. Son précurseur est le POMC (Proopiomélanocortine), le même que l’ACTH.
STRESS → Hypothalamus CRH (facteur de libération de cortiréline) → Hypophyse antérieure POMC → ACTH, Bêta-endorphines → Surrénale (Cortisol). Il existe une relation directe entre la production de bêta-endorphines et le stress. Feed back –
STRESS → Surrénale et SN Sympathique → Catécholamines → Épinéphrine (Adrénaline), Norépinephrine (Noradrénaline), Dopamine.

COMMENT LES BÊTA-ENDORPHINES AGISSENT-ELLES ?
-SNP : Liaison à des récepteurs d’opiacés au niveau des terminaisons nerveuses pré et post synaptiques → Inhibition de libération de substance P, une protéine impliquée dans la transmission de la douleur.

-SNC : Liaison à des récepteurs d’opiacés au niveau des terminaisons nerveuses présynaptiques → Inhibition de la substance GABA → > Décharge de Dopamine. À ce niveau, il n’y a pas d’action sur la substance P. La Dopamine provoque > contraction du muscle cardiaque → > fréquence cardiaque → > dilatation des vaisseaux sanguins au niveau rénal… En lien avec des processus d’apprentissage, de comportement, d’activation motrice, d’attention, de motivation (stress).
EXISTE-T-IL, AU COURS DE LA LIDIA, D’AUTRES PROCESSUS POUVANT EXPLIQUER, EN PLUS DE LA DOULEUR, LA LIBÉRATION DE GRANDES QUANTITÉS DE BÊTA-ENDORPHINES ?
OUI, ILS EXISTENT ET ILS SONT PROBABLEMENT PLUS IMPORTANTS QUE LA SENSATION DE DOULEUR.
DONNÉES TRÈS IMPORTANTES À PRENDRE EN COMPTE :
1987 : Chernov et autres :
-‘La réponse hormonale est proportionnelle au traumatisme’.
-‘La puissance des réponses métaboliques, hormonales et hémodynamiques, est proportionnelle à l’intensité de la lésion’. (Chirurgies).

CAUSES QUI PROVOQUERONT LA LIBÉRATION DE BÊTA-ENDORPHINES CHEZ LE TAUREAU PENDANT LA LIDIA.
1- ACIDOSE MÉTABOLIQUE
2- ALTÉRATIONS MUSCULAIRES
3- EXERCICE PHYSIQUE EXTÉNUANT
4- HYPOXIE
5- HÉMORRAGIE
6- HYPOVOLÉMIE
7- IMMUNOSUPPRESSION
8- HYPERGLYCÉMIE
9- DOULEUR
10- BLESSURES
11- TRAUMATISMES
12- INFLAMMATION
13- STRESS
14 et 15- FAIM ET SOIF
ON LES RETROUVE TOUTES CHEZ LES TAUREAUX DE COMBAT ET MORT SUR LE RUEDO

ACIDOSE MÉTABOLIQUE, ACIDOSE RUMINALE AIGUE ET INSUFFISANCE RÉNALE : Les taureaux de combat souffrent d’acidose métabolique, paramètre indubitable de souffrance chez les bovidés. Un pH de 6,5 est la limite inférieure pour qu’une activité musculaire soit considérée raisonnable ou supportable chez les bovidés, les chevaux de courses et les athlètes.
L’acidose lactique est une affection potentiellement mortelle causée par un excès de lactate et un pH sanguin bas, qui indique que le sang contient trop d’acide. La formation de lactate est liée à la production d’acide lactique et de pyruvate dans les muscles. Le lactate sera transformé en énergie, mais lorsque sa production est excessive, à cause de l’inadaptation à l’exercice physique, comme c’est le cas chez les taureaux de combat, ce ne sera pas possible, et c’est l’acidose métabolique : fatigue musculaire, difficulté à respirer (respiration accélérée, hyperventilation, dyspnée), altérations cardiaques, altérations métaboliques et obnubilation… Les muscles de la locomotion du taureau de combat, finalement dépourvus d’acide lactique, ont par conséquent un pH alcalin.
‘Le taureau de lidia à cause de sa combativité et de son débordement d’énergie, finit la lidia exténué et épuisé. On pourrait le comparer à un sportif non préparé à l’effort exigent de son épreuve. En l’espace de vingt minutes, le taureau se consume dans le ruedo comme une torche’. (Rodrigo Pozo Lora. Professeur Docteur de la faculté de vétérinaires de Cordoue, et membre de l’Académie vétérinaire).
ÉTUDE MUSCULAIRE : Les bovidés de lidia présentent des fibres musculaires moins dotées en capacité oxydative que d’autres races de bovins et en conséquence, plus de facilité à la fatigue. Dans leurs muscles, les fibres de contraction rapide sont prédominantes et ont moins de capacité à obtenir de l’énergie par l’oxygène au cours de l’effort. C’est un animal imposant au plan morphologique, mais incompétent pour le développement de l’effort auquel il est soumis.

FAITS DÉMONTRÉS
-À plus grande quantité de lactate → Plus grande incapacité à métaboliser → Manifestation d’une inadaptation pour réaliser un exercice physique → Épuisement physique → Stress et Douleur → Acidose métabolique → Décharge de grandes quantités de bêta-endorphines
Alors que l’organisme est capable de métaboliser le lactate, la libération d’opiacés endogènes est inexistante ou très faible. Entraînés.
Lorsque l’organisme est incapable de s’adapter à l’exercice, on assiste à une augmentation exponentielle de bêta-endorphines. Non entraînés.
2 et 3- ALTÉRATIONS MUSCULAIRES PRODUITES AU COURS DE LA LIDIA
-Altérations mitochondriales.
-Pertes du contour polygonal des fibres musculaires.
-Concentration de nucléons.
-Processus de nécrose.
-Fragmentation fibrillaire et vacuolisation du sarcoplasma provoquée par hypoxie cellulaire.
-Fibroses musculaires.
-Myopathie avec atrophie et impotence fonctionnelle des muscles.
-Dégénérescence et rupture de fibres musculaires.
Il est prouvé que ces altérations de souffrance musculaire produisent des bêta-endorphines.

MUSCLES LES PLUS AFFECTÉS PAR L’EXERCICE EXTÉNUANT
-Muscles qui interviennent dans l’appui, l’extension et la rétraction des extrémités antérieurs.
-Muscles qui interviennent dans l’action du rachis qui fixe et redresse.
-Muscles qui interviennent dans la traction et la protraction des membres pelviens.
-Muscles qui interviennent dans la suspension du tronc.
-POURQUOI CET EXERCICE EST-IL EXTÉNUANT POUR LE TAUREAU ?
Parce que ces animaux sont des herbivores, à cause de l’exercice physique qu’on les oblige à réaliser et à cause du châtiment qu’ils reçoivent.
Dans la lidia, les processus métaboliques pour l’obtention d’énergie au travers du glucose et du glycogène dans les muscles devraient être anaérobiques (sans oxygène), mais se transforment en aérobiques (avec oxygène), ce qui constitue un facteur d’inadaptation qui va provoquer de la souffrance, aussi bien au niveau musculaire que cardiorespiratoire à cause de l’excès de lactate d’un pH très acide dans le sang et les tissus.
Les bovidés répartissent leur temps de la manière suivante :
Manger : 22 %. Ruminer : 28 %. Boire : 2 %.
Se reposer : 40 %.
Se toiletter : 5 %.
Exploration du terrain : 3 %.

Sur les 20 minutes de durée de la lidia, le taureau réalise de l’exercice pendant 387 secondes seulement, c’est-à-dire pendant un tiers du spectacle, et il finit épuisé. Les mouvements respiratoires et les halètements reflètent un haut degré d’hypoxie, laissant supposer que la consommation d’oxygène n’est pas suffisamment élevée pour permettre la métabolisation des lipides, indispensables au cours d’activités physiques prolongées pour l’obtention d’énergie. Le taureau n’est pas en capacité de générer de l’énergie au travers de l’oxygène.
ENTRAÎNER LES TAUREAUX PLUSIEURS MOIS AVANT LA LIDIA SERAIT-IL UTILE ? SERAIENT-ILS AINSI MIEUX ADAPTÉS ET PAR CONSÉQUENT PARVIENDRAIENT-ILS À RÉDUIRE L’ACIDOSE MÉTABOLIQUE POUR DIMINUER LEUR SOUFFRANCE PHYSIQUE ?
L’usage de centres d’entraînement des taureaux n’a rien de nouveau dans l’élevage taurin. Les taureaux entraînés ont tendance à tomber plus souvent dans les arènes et souffrent d’acidose métabolique et d’hypoxie plus intenses. S’il fallait trouver une explication, nous dirions que ces animaux sont probablement plus fougueux lorsqu’ils sortent au combat et qu’ils se fatiguent plus vite, puisqu’on ne peut pas demander aux taureaux de doser leurs efforts comme le font les sportifs. Parvenir à préparer le taureau au châtiment physique de la lidia est donc une ‘utopie’.
4- HYPOXIE : manque d’oxygène dans le sang et dans les tissus.
Les gazométries réalisées sur les taureaux de combat démontrent que cette circonstance est présente dans le sang et les tissus, sans compter la torture de la muleta. En effet, l’exercice physique que réalise le taureau pendant la lidia produit de l’hypoxie dans le tissu nerveux à cause de la manière dont le taureau charge la muleta : tête baissée et en décrivant des demi-cercles fermés, ce qui génère une fatigue considérable, à laquelle il faut ajouter la quantité de sang perdue tout au long de la lidia.

Les enzymes qui servent à l’étude de la fonction musculaire chez les mammifères sont jusqu’à 8 fois plus élevés que leur valeur de base, ou valeur physiologique chez les taureaux morts au combat.
L’élévation de l’enzyme CK indique la sévérité de l’exercice et les dommages musculaires ; l’élévation d’AST est révélatrice d’un excès d’effort ; celle de LDH indique une lésion musculaire. L’excès de K (potassium) extracellulaire est une autre cause de fatigue chez le taureau au combat : le cœur se dilate au maximum et devient flasque ; la fréquence cardiaque diminue, affaiblissant progressivement la contraction du myocarde.
FAITS DÉMONTRÉS
Des libérations de bêta-endorphines se produisent avec :
-De faibles niveaux d’oxygène : hypoxie.
-De hauts niveaux de dioxyde de carbone.
-De l’acidose suivie d’hypoxie chez les nouveau-nés pendant l’accouchement.
-Des apnées du sommeil chez les bébés et les porcelets, mesurées par les bêta-endorphines (Antibêta-endorphines)
-Une dépression respiratoire.
-Une hypoxie fœtale chez les ovins.
-Un coup de chaleur dû à un exercice intense dans des conditions de hautes températures.
-Une insuffisance cardiorespiratoire.
-Une dépression cardiovasculaire en état de choc chez les chiens réversible avec des antibêta-endorphines (naloxone).

5 et 6 -HÉMORRAGIE ET HYPOVOLÉMIE
Il apparaît évident qu’au cours de la lidia, le taureau souffre de ces deux processus, qui impliquent la libération de grandes quantités d’opiacés endogènes.
À cause du stress, de l’exercice et de la réponse inflammatoire systémique aux lésions provoquées, les neutrophiles augmentent aussi en grande quantité. La diminution du flux sanguin au travers des capillaires, sans possibilité de reperfusion du sang, provoque l’activation des neutrophiles chez ces animaux parce qu’ils subissent un choc hémorragique.
FAITS DÉMONTRÉS
Des libérations de bêta-endorphines se produisent avec :
-Une diminution du volume circulant : hypovolémie chez les porcins et les équidés…
-Des hémorragies chez les rats : 2,2 ml x kg durant 20´
-Des brûlures chez les rats.
-La perte de sang chez les rats provoque :
> CRF de 30 %
>ACTH (sa valeur est triplée)
>Bêta-endorphines (leur valeur est quadruplée) (***)
>Épinéphrine (adrénaline) (multipliée par 50)
>Norépinephrine (Noradrénaline) (multipliée par 20)

7- IMMUNOSUPPRESSION
Les cellules responsables de l’immunité libèrent des bêta-endorphines suite au processus d’immunosuppression (provoqué par le stress) et d’inflammation (processus qui sont provoqués à différents niveaux chez le taureau au cours de la lidia).
8- HYPERGLYCÉMIE
Présente chez les taureaux de combat.
Il est prouvé que cette circonstance métabolique fait augmenter les bêta-endorphines.
FAITS DÉMONTRÉS
Les niveaux de bêta-endorphines s’élèvent considérablement chez les nouveau-nés nés dans un état critique, mais encore plus chez ceux qui font de l’hyperglycémie. La normalisation de glucose dans le sang normalise le niveau de bêta-endorphines.
9, 10 et 11- DOULEUR, BLESSURES ET TRAUMATISMES :
Ces trois circonstances provoquent la libération de bêta-endorphines et sont évidentes au cours de la lidia.
FAITS DÉMONTRÉS
-Des souris atones opérées sous anesthésie et ayant reçu une injection d’antibêta-endorphines au préalable (antagonistes), et ayant freiné leur libération ont présenté un taux de survie plus élevé (64 %) que celles qui n’avaient pas reçu d’injection (33 %). On a constaté exactement la même chose sur des rats auxquels on avait fait subir des brûlures. Une autre expérience a démontré que l’accumulation de grandes quantités de bêta-endorphines dans le noyau paraventriculaire de souris affectait leur survie.

-Des enfants soumis à différents types d’interventions chirurgicales présentaient les mêmes taux de bêta-endorphines avant et après les opérations. Cependant, ces hormones étaient plus élevées chez les sujets soumis à des interventions plus agressives.
-Les nouveau-nés qui souffrent d’une souffrance fœtale pendant l’accouchement présentent des taux élevés de ces hormones à la différence de ceux qui naissent sans complications.
-Chez des êtres humains soumis à des traumatismes d’intensités et de gravités diverses, les taux de bêta-endorphines les plus élevés se retrouvent chez ceux dont les traumatismes sont les plus graves.
LA DÉCHARGE DE BÊTA-ENDORPHINES EST PROPORTIONNELLE AU TRAUMATISME ET À LA GRAVITÉ DE L’ACTE CHIRURGICAL.
12- STRESS
La libération d’ACTH et de bêta-endorphines à cause de l’hypophyse peut représenter un indicateur fiable de tension. Les opioïdes sont impliqués dans de nombreuses réponses au stress et servent à réguler plusieurs systèmes endocriniens, notamment l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénale.
Il est évident que la lidia et le transport stressent le taureau, au vu des valeurs mesurées d’ACTH, de cortisol et de bêta-endorphines.
STRESS :
‘Situation d’un individu, ou de certains de ses organes ou appareils, qui, face à l’exigence d’un rendement supérieur à la normale, sont sujets à un risque proche de la maladie’.
‘Toute tension ou interférence qui altère le fonctionnement d’un organisme’.
Phases :
Alerte.
Résistance.
Épuisement.

FAITS DÉMONTRÉS
Les enfants sujets au stress clinique présentent des taux élevés de bêta-endorphines.
Le stress de l’accouchement est un facteur de libération de bêta-endorphines aussi bien chez la mère que chez le fœtus.
Le stress aggravé libère ces hormones, pouvant provoquer une dépression respiratoire sévère, de l’hypotension et la mort.
Des singes soumis à des stimuli stressants ont libéré une forte quantité de bêta-endorphines, mais curieusement, en quantité moindre chez ceux qui avaient vécu des expériences similaires auparavant.
Le choc hémorragique provoque l’activation immédiate du système opioïde endogène pour répondre au stress.
L’activation du système opioïde aggrave les réponses hémodynamiques et inflammatoires suite aux traumatismes post-stress. En outre, il n’est pas évident que cette activation produise de l’analgésie.
Il existe des études qui affirment que les bêta-endorphines libérés à l’occasion de situations de stress n’ont pas de pouvoir analgésique.
13, 14, 15 : INFLAMMATION, FAIM ET SOIF
Il est évident que les taureaux pâtissent de ces trois situations pendant la lidia, et des études scientifiques ont démontré qu’elles provoquent la libération d’opiacés endogènes.
CONCLUSIONS
-Nous avons énuméré 15 causes qui provoquent la libération de bêta-endorphines chez les mammifères, et elles sont toutes présentes au cours de la corrida.

Par conséquent :
-La production d’opiacés endogènes n’est pas uniquement la conséquence de la douleur et de la tentative de l’organisme à la neutraliser : elle est due à un grand nombre de circonstances.
– Quantifier les picogrammes par ml de bêta-endorphines libérées en fonction de chacune des circonstances relevées serait scientifiquement impossible.
– Affirmer que la plupart sont le produit de la douleur et qu’elles sont capables de la neutraliser est une conclusion scientifiquement erronée.
– L’organisme du taureau réagit de la même manière que le ferait n’importe quel être vivant dans des circonstances similaires, mais la lidia, et les lésions qu’elle provoque pour l’homéostasie, n’a jusqu’ici pas d’équivalent avec aucune étude réalisée chez d’autres animaux. Les réponses organiques que fournit le taureau en réponse à ces agressions n’en font pas un animal spécial.
– Les bêta-endorphines aident, dans une faible mesure, à pallier la souffrance physique et émotionnelle de cette intensité. Cependant, il semble que lorsqu’elles sont produites en grandes quantités, elles produisent des lésions, pouvant être mortelles aux êtres vivants.
Pour le taureau, la lidia engendre un échec organique généralisé.
DEUX ESSAIS PLUS APPROFONDIS QUI EXPLIQUENT CE QUE LES ÉTUDES CITÉES DÉMONTRENT :
FŒTUS SOUMIS À UNE TRANSFUSION SANGUINE PAR LA VEINE INTRA-HÉPATIQUE

Voici les âges de ces fœtus :
29-30 semaines de gestation
Avant la transfusion, la même élévation de bêta-endorphines s’est produite dans les deux groupes.
-Chez les fœtus de de 29-30 semaines sont eux capables de traiter la douleur et d’y répondre puisque les connexions entre le thalamus et le cortex sont opérationnelles.
Cette étude suggère que la réponse mesurée par les bêta-endorphines est exclusivement le produit du stress généré par la transfusion par voie intrahépatique et non par la douleur.
Curieusement, chez les fœtus la transfusion par la voie du cordon ombilical ne provoque pas la libération de bêta-endorphines. Ce type de manipulation ne semble pas leur provoquer de stress.
ÉTUDE SÉQUENCÉE CHEZ DES FEMMES EN TRAIN D’ACCOUCHER
-Groupes : -Femmes en travail avec cours de préparation
– Femmes en travail sans cours de préparation
-Femmes primipares
-Femmes non primipares
-Classification de la douleur après l’accouchement :
-Tolérable
-Douloureuse
-Insupportable

-Tolérable chez celles qui avaient reçu des cours de préparation : – 13,348 pcgr x ml (Bêta-endorphines)
-Tolérable chez celles qui n’avaient pas reçu de cours depréparation
18,884 pcgr x ml
-Douloureuse chez celles ayant reçu une préparation
29,350 pcgr x ml
– Douloureuse chez celles n’ayant pas reçu de préparation
41,500 pcgr x ml
-Insupportable chez celles n’ayant pas reçu de préparation
50,900 pcgr x ml
-Insupportable chez celles ayant reçu une préparation
aucune femme ne l’a qualifiée ainsi.
Curieusement, les ‘non’ primipares (ayant déjà vécu un accouchement) étaient celles qui produisaient le moins de bêta-endorphines, étant moins sujettes au stress. De la même façon, celles ayant vécu les accouchements les plus compliqués étaient aussi celles qui avaient produit les plus grandes quantités de bêta-endorphines, comme les fœtus qui étaient nés dans les conditions de souffrance les plus importantes.
INTERROGATIONS
Savons-nous ce qui se passerait si l’un d’entre nous était soumis à tous les stimuli d’aversion que nous avons décrits et que subit le taureau pendant la lidia ?

Nos niveaux d’opiacés endogènes s’élèveraient probablement de manière exponentielle.
Nous savons que les valeurs physiologiques des hormones, et d’autres paramètres hématiques et biochimiques doivent d’être évalués en fonction de l’animal sur lesquelles elles sont étudiées pour pouvoir les considérer comme physiologiques ou pathologiques, qu’elles sont toutes susceptibles d’être altérées en fonction des changements organiques produits et de la réponse que l’organisme peut leur fournir. Comme nous l’avons vu chez le taureau de combat, il existe de nombreux processus qui provoquent la libération de bêta-endorphines : il n’est donc pas étonnant que ces valeurs soient si élevées.
« L’ÉTRANGE » RÉPONSE DU CORTISOL
Hypothèse : ‘Le taureau s’adapte à la lidia’
À la fin de la lidia, le cortisol mesuré chez les taureaux morts < cortisol lors des rejones < cortisol chez les taureaux rendus avant le tercio de piques (sans lésions physiques ; puntilla (?)) < Cortisol dans les recortes (sans puya, sans estocade, sans descabello et sans puntilla (?) < Taureaux de corridas portugaises (sans puyas, sans estocade, sans descabello, sans puntilla (?)) < Taureaux transportés.

CONTRADICTIONS
De nombreux traumatismes se caractérisent par la sécrétion accrue de cortisol, qui demeure liée à l’intensité de la lésion. Le cortisol est une mesure fiable de la réponse métabolique au traumatisme. Chez le taureau bravo, la libération de cortisol doit être mise en relation avec le placement des puyas et des banderilles, qui blessent les muscles et provoquent de l’hyperglycémie, l’altération des électrolytes, des changements neuroendocrines, de l’hypertension et des changements hémodynamiques, connus sous le nom du « Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique » (SRIS). (in Factores limitantes del rendimiento del toro bravo durante la lidia. Agüera y Requena. 2011).
DOUTES RAISONNABLES
-Taureaux transportés
-Comment et sous quelles conditions ont-ils été transportés ?
-Ont-ils tous parcouru les mêmes distances et dans les mêmes conditions environnementales ?
-Comment l’échantillon a-t-il été prélevé ? :
-Dans le camion ?
-Une fois débarqués ? Ont-ils été immobilisés au préalable ?
Taureaux qui sont rendus aux corrales
-Nous pouvons-nous poser les mêmes questions que pour les taureaux transportés.
-Pouvons-nous comparer les circonstances qui entourent la lidia – et nous avons expliqué-, avec un événement tel que le transport ?

-Pouvons-nous comparer le groupe des taureaux qui retournent aux corrales sans avoir achevé le combat- à Las Ventas ils représentent 6 à 8 % -, avec les autres, qui représentent de 94 à 92 % des taureaux ?
Taureaux de corrida portugaise
Les cornes sont écornées et gainées ou encore épointées et les taureaux immobilisés dans les élevages ou dans les arènes dans lesquelles ils seront combattus. Transportés. Combattus sans puyas, sans estocade, sans descabello et sans puntilla. Immobilisés par les forcados. Rendus aux chiqueros ou embarqués dans le camion, où on leur arrache à vif les banderilles, los rejones et les farpas, et où ils attendent pendant plusieurs jours. Étourdis et se vidant de leur sang dans les abattoirs.
Quand et comment leur a-t-on fait la prise de sang ?
Nous savons aussi qu’il y a des taureaux qui entrent combattre à peine débarqués du camion, ou, qui attendent dedans pendant de longues périodes et que d’autres participeront à la lidia après un encierro préalable (Pampelune. Étude sur ces animaux), et que d’autres vont attendre 24 h dans l’arène. Les facteurs de stress s’additionnent. Curieusement, nous avons constaté que, chez les taureaux qui combattent dans leur propre arène d’élevage, sans transport, les niveaux de cortisol sont les plus élevés.
LE POURQUOI DE CES QUESTIONS : Niveaux de cortisol peu élevés ?
-Intégrité du système nerveux central. La transmission nerveuse que va provoquer la réponse au stress et à la douleur demeure inchangée (?) chez un grand nombre des animaux analysés dans cette étude comparative, et chez d’autres pas.
-Il n’existe pas de réponse à l’ACTH dans des opérations réalisées chez des paraplégiques avec transsection de la moelle épinière au niveau de T4.

-’L’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénale est inhibé lorsque se produit l’agression dans une zone dénervée ou bloquée, puisqu’il n’existe aucun stimulus neurologique afférent’.
-Wilmore a démontré en 1976 que : ‘La réponse à des stimuli nociceptifs requiert des voies neuronales intactes’.
Nous pensons que tous ces éléments auraient dû être pris en compte avant d’élaborer cette hypothèse, puisque les lésions neurologiques d’un taureau ayant participé à une lidia sont nombreuses, à cause des conséquences des puyas, de l’estocade, du descabello et de la puntilla, et pourraient avoir une certaine répercussion quant à la réponse à l’ACTH de la part du cortisol ; autant de situations par lesquelles ne passent pas les taureaux transportés, ni ceux des recortes, ni ceux qui sont rendus aux corrales (selon les circonstances), sauf l’apuntillamiento ou l’étourdissement et le saignement postérieur, d’après les cas que l’on nous a explicités. Les taureaux des corridas portugaises ne passent pas par le tercio de pique, et ne meurent pas non plus dans l’arène, il n’y a donc pas d’estocade, ni de descabello, ni de puntilla.
En outre, nous pouvons avancer une autre hypothèse : Insuffisance de réponse (épuisement) au travers du cortex surrénal aux ordres de l’hypothalamus (CRF) et l’hypophyse (ACTH) au cours de la lidia.

CIRCI : Insuffisance surrénale dans les états critiques : Les malades en état critique présentent une insuffisance surrénale, et des niveaux de cortisol bas : ils ne peuvent pas apporter une réponse adéquate face au stress. Il ne faut pas oublier que ces animaux doivent répondre, au travers des mécanismes de réponse au stress, à partir du moment où ils sortent de leur exploitation. Il se peut que leur réponse au cours de la lidia s’épuise par le biais du cortisol. Les taureaux qui sont combattus au sein de leurs élevages ont plus de cortisol.

‘Une réponse efficace au stress implique que les effets qui se produisent dans l’organisme sont transitoires et tolérables’.
‘La réaction chronique au stress devrait être appelée stress chronique intermittent, et on la retrouve chez le taureau, en conséquence de la lidia (Gil Cabrera), puisqu’il existe une série de perceptions stressantes récurrentes pendant de longues périodes. Cela peut conduire à un épuisement émotionnel et physique’.
‘Si les stimuli stressants se maintiennent de manière récurrente pendant une longue période, l’activation surrénale diminue de manière progressive et l’on assiste à une diminution de la capacité de réponse surrénale’.
(Psychoneurologie stress. Département de Psychiatrie de la Faculté de Médecine de l’Université Complutense de Madrid)
Au cours de l’année 2012, un groupe de neuroscientifiques réputés, a publié la ‘Déclaration de Cambridge’ dans laquelle ils affirmaient clairement que les animaux sont capables d’avoir une perception consciente de la réalité, qui génère en eux des états affectifs similaires aux nôtres, étant capables de percevoir, de traiter et d’exprimer des émotions. Leurs substrats neuro-anatomiques, neurochimiques et neurophysiologiques en font des êtres conscients capables de démontrer des comportements intentionnés.
La santé des animaux et leur bien-être dépendent nous, les vétérinaires. Par conséquent, le fait de soutenir et de participer à des spectacles de maltraitance et de torture animale, dans lesquels la souffrance est évidente, nous ôte de la crédibilité. Nous ne pouvons pas exiger le respect envers notre collectif si nous n’en avons pas envers les animaux dont les vies dépendent de nous. Nombreux sont les vétérinaires qui aujourd’hui appellent à récupérer la dignité professionnelle, dignité que, d’après moi, nous n’avons jamais réussi à atteindre.

Notre positionnement contre la maltraitance animale est le chemin pour y parvenir, et non pas l’indifférence. C’est un défi que nous ne pouvons pas éluder.

Rapport réalisé par les vétérinaires d’AVATMA (Association de Vétérinaires Abolitionnistes de la Tauromachie et de la Maltraitance Animale)
José Enrique Zaldívar Laguía. Président.

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